Le flan

Inutile de saliver à l’énonciation de cette délicieuse pâtisserie.

Dans le jargon de métier, le flan est le résultat de la prise d’empreinte. C’est un carton d’environ un millimètre d’épaisseur et de fabrication spécifique et adaptée. Son rôle est déterminant pour l’impression des journaux en typographie. Il va permettre, comme son nom ne l’indique pas, de passer de l’impression à plat (lourde, lente et sans pliage) à l’impression en rotative (beaucoup plus rapide avec sortie journal entier et plié).

Le responsable de cette opération vient chercher la forme à l’aide d’un chariot métallique, réglable en hauteur pour permettre de faire glisser ladite forme et l’emporter vers la presse hydraulique où elle sera déposée. On va la recouvrir du flan humide sur lequel on aura posé une ou deux épaisseurs de feutre. Pendant trois minutes, va s’exercer une pression de 150 kg au cm2 ; c’est après que vous récupérez le flan marqué de l’empreinte de la page du journal. Pour vous amis non-typographes, la page est devenue lisible à l’endroit. Sincèrement c’est beau à voir ! J’ai la chance de posséder une telle pièce.

Qu’allons-nous pouvoir bien faire de cette empreinte flexible ? Après l’avoir séchée, elle sera introduite dans le moule demi-cylindrique de la fondeuse où seront coulées les coquilles, elles-mêmes bien sûr, semi-cylindriques destinées à la rotative ; la structure de ce type de carton est faite pour supporter la chaleur du plomb fondu. Ainsi le flan est l’intermédiaire incontournable permettant de passer de l’impression à plat en va-et-vient, à l’impression rotative en continue.

Extrait du chapitre « La Laborieuse » - Voir pages 30, 39 à 42, 70 pour la forme.

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